Discours d’Eric BESSON lors de la signature de la Convention entre l’OFII et Pôle Emploi, le mardi 18 mai 2010

18 mai 2010

Intervention de M. Éric BESSON

Ministre de l’Immigration, de l’Intégration,de l’Identité nationale et du Développement solidaire

Signature de la Conventionentre l’OFII et Pôle EmploiMardi 18 mai 2010Discours d’Eric BESSON

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé de l’emploi, cher Laurent Wauquiez,
 Monsieur le directeur général de Pôle Emploi, cher Christian Charpy,
 Monsieur le directeur général de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, cher Jean Godfroy,
 Mesdames et Messieurs,

L’accès à l’emploi constitue l’une des conditions d’une intégration réussie des immigrés dans notre société. Accéder à un emploi, c’est non seulement s’assurer, à soi et à sa famille, des revenus et un niveau de vie suffisants, mais c’est aussi s’insérer dans notre pays, dans son économie, dans sa culture, dans ses relations sociales, c’est pratiquer sa langue, c’est apprendre à y vivre, à y être actif, à y devenir citoyen.

Les étrangers qui arrivent en France rencontrent aujourd’hui des obstacles importants pour accéder à l’emploi. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de chômage des immigrés est trois fois supérieur à la moyenne nationale. Ce constat mérite d’être rappelé, alors que certains voudraient abolir les frontières et accueillir un nombre illimité de personnes, auxquelles nous ne pouvons pas proposer un emploi. Nous ne pouvons accueillir tous ceux qui le souhaitent, précisément parce que nous souhaitons bien intégrer, notamment par l’emploi, ceux que nous accueillons.

Les difficultés d’accès à l’emploi sont l’un des principaux obstacles à une intégration réussie des populations immigrées en France.

En deux ans, la France a mis en place une politique très ambitieuse en faveur de l’accès à l’emploi des primo-arrivants.

Le contrat d’accueil et d’intégration a été généralisé dès 2008. Plus de 100.000 contrats sont désormais signés chaque année. Les prestations de formation linguistique et de sensibilisation aux valeurs de la République destinées aux primo arrivants représenteront en 2010 un budget de plus de 60 millions d’euros.

Nous avons élevé depuis le début de l’année le niveau de langue française requis lors des tests linguistiques préalables à la délivrance des autorisations de long séjour.

Nous avons mis en place en 2008, puis généralisé en février 2009, un bilan de compétences professionnelles, qui permet d’évaluer l’employabilité de chaque primo arrivant, et de définir d’éventuels besoins de formation. Cette nouvelle prestation représente un budget de 4,5 millions d’euros pour 2009, et dépassera 5 millions d’euros en 2010.

Un an après sa généralisation, le bilan de compétences professionnelles donne déjà d’excellents résultats. 60% des primo arrivants, soit quelque 55.000 personnes, se sont vus prescrire une évaluation approfondie de leurs compétences. Pour 25% d’entre eux, un besoin d’accompagnement et de formation a pu être identifié.

Donner précisément suite à ce constat, et proposer aux immigrés à la recherche d’un emploi des formations et un accompagnement, tel est l’objectif de la convention que nous signons aujourd’hui.

Sur la base des bilans de compétences réalisés par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration, Pôle Emploi proposera un ensemble de prestations telles que l’aide personnalisée à la recherche d’emploi, l’adaptation des qualifications professionnelles, une offre de formations adaptée au profil de chacun, la reconnaissance des qualifications professionnelles acquises dans le pays d’origine, la comparabilité des diplômes, ou encore la validation du permis de conduire.

Cette convention met aussi en place un suivi individuel de chaque primo arrivant, 3 mois et 6 mois après le bilan de compétences professionnelles. Une première étude a déjà montré qu’un quart des demandeurs d’emploi avait trouvé un travail au bout de trois mois, un tiers au bout de six 6 mois. C’est un bilan tout à fait encourageant.

Cette convention organise par ailleurs une coordination des services de l’Etat, de l’OFII et de Pôle Emploi, pour mieux répondre aux besoins des ressortissants étrangers demandeurs d’emploi. Les statistiques relatives aux signataires du contrat d’accueil et d’intégration seront échangées. Un référentiel commun des qualifications professionnelles acquises à l’étranger sera élaboré. Des correspondants régionaux seront nommés sur l’ensemble du territoire, afin de faciliter, à l’échelle locale, la circulation des échanges entre les services de l’Etat, ceux de l’OFII et de Pôle Emploi, les prestataires des bilans de compétences et des formations linguistiques, mais aussi tous les partenaires économiques locaux mobilisés dans le cadre d’accord avec les branches et les entreprises.

Enfin, nos services ont convenu de coordonner leur politique de communication en créant sur leur site internet des liens utiles à l’information des publics, notamment des entreprises concernées par les procédures de l’immigration professionnelle. Le site immigration-professionnelle.gouv.fr , qui est lancé aujourd’hui, répond pleinement à cet objectif, en mettant à disposition des entreprises qui souhaitent recruter des ressortissants étrangers toutes les informations administratives et juridiques dont elles ont besoin.

Mesdames et Messieurs,

L’accueil et l’intégration des immigrés admis légalement sur notre territoire constituent une exigence républicaine. La France ne peut accueillir indistinctement tous ceux qui souhaitent s’y établir, précisément parce qu’elle veut bien accueillir ceux à qui elle a donné droit de séjour. La lutte contre l’immigration illégale, et la qualité de l’accueil et de l’intégration de l’immigration légale, constituent les deux pans d’une même stratégie. Je suis heureux d’avoir pu réaffirmer cette conviction ici, dans cette plateforme et auprès d’une équipe de l’OFII qui accueillent chaque année plus de 25.000 primo-arrivants, et qui ont de nouveau été visés il y a quelques jours par des actes de vandalismes parfaitement intolérables.

Avec cette convention, nous réaffirmons aujourd’hui que la France entend continuer à honorer sa tradition républicaine d’accueil et d’intégration.