Extrait de l’Allocution de M. le Président de la République devant le Sénat des Etats-Unis du Mexique, le 9 mars 2009

9 mars 2009

« (…) Pays d’accueil depuis toujours, le Mexique est aussi terre de transit et d’émigration, comme l’Europe.

J’ai la conviction que nos convergences sont fortes et j’ai la conviction que nous avons beaucoup à apprendre de vous. En Europe, c’est un thème bien sensible. Sous présidence française de l’Union européenne, nous avons fait adopter un pacte dont la philosophie est simple et je n’hésite pas à le dire : nous avons besoin d’immigration. C’est un gage de croissance et c’est une chance que le métissage culturel. Tant d’hommes et de femmes nés hors de France ont contribué au rayonnement et au progrès de notre pays. Nous ne souhaitons pas faire de l’Europe une forteresse, c’est clair, ce sont nos principes. Mais l’Europe doit s’adapter à sa réalité : nous sommes la plus grande zone de libre circulation au monde mais aussi celle d’une pression migratoire qui dépasse les capacités de nos économies.

Ce que nous voulons, c’est favoriser l’immigration légale, il n’y a pas d’ambigüité. Mais nous vous demandons de nous aider à combattre l’immigration clandestine. Parce que nous soutenons l’immigration légale, nous voulons un combat contre les trafiquants qui exploitent la misère du monde et qui prennent de l’argent à des migrants qui n’ont déjà plus rien. Et pour la France, la question migratoire, c’est une responsabilité partagée. C’est une question qui doit se régler par le dialogue, pas en élevant, Cher Monsieur le Ministre, Eric Besson, en élevant des barrières. Nous refusons que des hommes et des femmes, à la recherche d’une vie meilleure ou tout simplement plus digne, ne se retrouvent livrés à l’arbitraire d’exploiteurs criminels, avec des conditions de vie parfois pires que celles auxquelles ils voulaient échapper. Nous voulons être ouverts. Mais pour le rester, nous ne pouvons l’être à tout le monde.

Sur ce sujet si délicat, je propose que le Mexique et la France échangent leurs expériences, dans le cadre de concertations régulières entre responsables, mais aussi, pourquoi pas, entre chercheurs et entre universitaires. (…) »